MON AMOPA

Vainqueur des Olympiades de l’école, tu as gagné une rencontre avec ton sportif préféré. Raconte ce moment exceptionnel, vos échanges et le souvenir que tu en as gardé.

Je sentais mes forces m’abandonner, mais soudainement je pensai à ma mère qui croyait en moi, à tous mes amis qui m’encourageaient. Je rouvris les yeux plus que vingt mètres avant l’arrivée. C’était maintenant ou jamais. J’utilisai toutes mes dernières forces et courus à toute allure. J’avais réussi, j’en avais les larmes aux yeux. Dès qu’on m’annonça la récompense, je n’hésitai pas une seconde : « Nadal » mon joueur de tennis préféré depuis ma tendre enfance…

Deux jours après, j’avais rendez-vous au stade. Une fois arrivée, je n’en crus pas mes yeux. Il était vraiment devant moi, j’étais si heureuse que j’avais envie de pleurer et de sauter. Mais, je me retins. Je m’avançai vers lui et le saluai.

– Bonjour, c’est toi celle qui a gagné les Olympiades ? me demanda-t-il dès qu’il me vit.

– Oui, c’est moi, répondis-je timidement.

– Comment t’appelles-tu ? demanda-t-il, avec son accent espagnol.

– Je m’appelle Isée, dis-je, étonnée par mon calme.

– Alors Isée, félicitation, je suis content que tu m’aies choisi, dit-il dans un français hésitant.

Aussitôt, je rougis et il me répondit par un sourire.

– M… Merci, puis-je vous pose une question ? demandai-je en bafouillant.

– Bien sûr, répondit-il d’une voix douce.

– Depuis quand avez-vous commencé le tennis et qui vous a donné l’envie d’en faire ? demandais-je.

– Tu peux me tutoyer tu sais, bon alors c’est mon père qui m’a incité à jouer au tennis et j’ai commencé à cinq ans, me répondit-il.

Alors à moi de te poser une question. Et toi qui t’as incité au tennis et que ressens-tu quand tu en joues ? demanda-t-il gentiment.

C’était assez gênant de répondre.

– En fait, c’est vous qui m’y avez incité. Et quand je joue au tennis, je suis heureuse, c’est comme une libération, je ne sais pas comment l’expliquer, répondis-je doucement.

– Moi, je te comprends et si on faisait un petit match en un ou deux points ? Juste pour évaluer ton niveau, demanda-t-il, satisfait de ma réponse.

– D’accord ! répondis-je très enthousiaste.

Je sortis ma raquette de mon sac. Je ne me rendais pas compte que j’allais jouer avec : « Nadal ! » J’allais donner le meilleur de moi-même. Quand il fit son service je sentis la pression monter. Lorsqu’il tapa la balle, je courus, me plaçai et tapai la balle aussi fort que je pus. Puis, je me replaçai et refis la même chose. Après quelques longues minutes, il annonça.

– 1/0 pour toi, dit-il amusé.

Je n’en revenais pas, j’avais gagné le point. J’étais si heureuse, j’avais tout donné.

– À moi de servir, criai-je d’une voix décidée.

Je fis les plus beaux échanges de toute ma vie. Je savais que je pouvais le faire. Je pouvais faire une volée, ma spécialité. Je courus jusqu’à la balle et tapai en biais pour qu’elle arrive sur la ligne du couloir. J’avais gagné, je tombai sur les genoux, j’étais si épuisée et tellement heureusement.

– Bravo, tu as un très bon jeu, me dit-il en m’aidant à me relever.

– Merci beaucoup, puis-je vous demander quelque chose avant de partir, demandai-je la voix pleine d’espoir.

– Je suis ouvert à toute proposition, répondit-il souriant.

– Puis-je nous prendre en photo ? proposais-je.

– Absolument, j’adore les photos, répondit-il en passant la main dans ses cheveux.

Je pris plein de photos, dès que je sortis, je me suis mise à pleurer de joie.

Jamais, je n’oublierais cette journée magique. Je n’avais jamais été aussi heureuse de ma vie, car j’ai passé toute mon enfance à regarder ses matchs et c’est grâce à lui que je suis ici. J’ai rêvé toute ma vie de ce moment extraordinaire et maintenant je regrette qu’il soit fini.

Isée