Le site de la classe de CM2C
Ma découverte exceptionnelle
Un jour, j’ai fait une découverte exceptionnelle. Depuis que je suis allée voir un concert de mon papa, j’en rêve : jouer de mon instrument, la contrebasse, dans un orchestre. C’est seulement en quatrième année de musique que cela m’est arrivé. J’étais prête, je me réjouissais à l’idée d’aller dans un ensemble. L’excitation ! Enfin, je rentrais dans le conservatoire de Bourg-La-Reine, contrebasse en main. La lumière. Un éclair d’instrument à corde. Tout ce bois, ces archets. La musique, l’univers de la liberté ! Tous ces musiciens, comme moi, mon monde !
La première répétition commence ! Ma chef d’orchestre se prépare, mes camarades aussi. À côté de moi, une contrebassiste nommée Diane est prête. Elle me regarde, je la regarde. Dès ce contact, nous avons senti naître une amitié ! Le moment de jouer est arrivé. Nous nous sommes présentés : les violons 1, les violons 2, les altistes, les violoncellistes et nous. Tout d’abord, nous avons joué des gammes : gammes de Si bémol Majeur, Sol Majeur… Je ne connaissais pas toutes les positions des doigts de la main gauche, alors, je suivais Diane du regard. L’ensemble de tous les instruments me faisait vibrer la gorge, tout ce son, les cordes frottées par les archets, légers comme des plumes. Ensuite, vint le moment des répartitions des partitions pour le concert du 19 janvier 2019. Le premier morceau était promenade des tableaux d’une exposition de Mousorski. Il est tellement beau, cela exprime un tableau d’une promenade de quelqu’un. Le rythme n’est pas trop rapide, pas trop lent, à la vitesse d’une balade. Cela donne l’esprit tranquille aux spectateurs d’un concert ou d’une comédie musicale… Moi, j’étais très contente de pouvoir le jouer.
Au début, c’était plutôt amusant car ce n’était pas forcément ce que voulait entendre la chef d‘orchestre. Nous avions un peu joué chacun pour soi, sans nous écouter. Alors, il fallait travailler cela pour que les notes soient justes et que les gens qui nous écouteraient aient envie de ressentir la balade dans le tableau. Car, j’ai appris que le plus important dans la musique, c’est que les spectateurs doivent avoir envie de danser, si c’est une valse ou un tango, avoir envie de dormir, si c’est une comptine ou une berceuse… Quand nous avons commencé à bien le connaître, c’était merveilleux. Les archets frottaient les cordes tels des cygnes flottant sur les vagues d’un fleuve.
Les musiciens de cette orchestre étaient très avancés dans leur niveau, mais cela ne faisait pas de nous des grands. C’est à dire que l’orchestre du dessus était, les deuxièmes cycles. Cela n’était pas grave car ce n’est pas grâce à notre niveau que l’on devient soliste, mais grâce à notre façon de jouer, mélodiquement, avec de l’humour, mais aussi avec notre évolution, ou, tout simplement comme moi, en aimant !
L’orchestre n’est pas uniquement une façon de jouer d’un instrument avec plusieurs personnes, mais aussi de rencontrer des gens, comme Diane et moi, d’apprendre quelques rythmes, notes, théories, c’est aussi un moyen de partager avec d’autres notre savoir, notre manière de jouer d’un instrument, mais surtout, le plus important dans tout cela est de se sentir libre, pas seul à jouer un concerto de violon ou de contrebasse, la liberté est le plus important. C’est justement pour cela que j’ai appelé mon instrument « Liberté ».
La fin de la séance s’est terminée en douceur et joyeusement sur un magnifique point d’orgue. Bien que nous devions encore beaucoup réviser la partition, la répétition s’était plutôt bien passée.
Après avoir dit au revoir à notre chef d’orchestre, Diane et moi dûmes remonter les basses dans la salle.
Grâce à cette séance d’orchestre, j’ai rencontré plusieurs personnes et je me suis sentie libre comme une hirondelle qui chante dans le ciel, mais moi, je faisais de la musique.
Merci, cette passion, cette chance d’être dans ce monde, cet univers.
Merci, la musique !
Lilou